Voici la réponse du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec à l’émission 30 vies
École alternative : 30 vies, ce n’est pas la vraie vie!
L’école dite « alternative » de la série 30 vies, de Fabienne Larouche, diffusée 4 soirs par semaine à la télévision de Radio-Canada, n’a jusqu’à maintenant rien à voir avec ce que sont les écoles publiques alternatives du Québec.
« C’est de la fiction », rétorquera-t-on à juste titre. Peut-être… Mais les œuvres de Fabienne Larouche, et particulièrement celles touchant à l’école, sont réputées pour leur réalisme; pour leur approche sensible de problématiques bien réelles. L’auteure a d’ailleurs été interrogée pour le recueil « De quoi le Québec a-t-il besoin en éducation », publié sous la direction de Jean Barbe, Marie-France Bazzo et Vincent Marisal (Leméac, 2012). C’est dire si sa crédibilité est établie quand il est question d’éducation.
Aussi, plusieurs pourraient être tentés d’assimiler ce qu’est réellement une école alternative à l’école de 30 vies, qui ressemble à une secte régentée par un directeur-gourou, incarné par Rémi Girard manipulateur. Évidemment, il n’en est rien!
Les écoles que l’on nomme alternatives, au Québec, sont des écoles publiques régies par la Loi sur l’instruction publique. On compte actuellement 32 écoles publiques alternatives, accueillant plus de 6 000 élèves du primaire et du secondaire. Elles célèbrent cette année leurs 40 ans d’existence. La première école alternative, l’école alternative Jonathan, dans l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal, a été créée en 1974.
Les écoles publiques alternatives pratiquent une pédagogie différenciée, centrée sur l’élève, sur ses besoins et sur le respect de son rythme, dans un contexte multiâge et avec la participation active des parents, présents et impliqués dans l’école. Ceux-ci sont des coéducateurs et des cogestionnaires. Ils interviennent en classe, en collaboration avec l’enseignant, et s’impliquent dans l’organisation de l’école, de toute sorte de façons.
Afin que toutes les interventions soient cohérentes et pour être en mesure d’accompagner adéquatement tous les élèves, les enseignants travaillent en toute collégialité.
Accompagné de l’adulte, l’élève bâtit ses apprentissages et son autonomie. Il fait ses choix, assume ses responsabilités, gère son temps, organise son travail et s’autoévalue. Il s’engage résolument dans son éducation et a de l’influence sur son environnement scolaire. L’enseignant s’assure d’intégrer le développement des connaissances académiques au projet que l’élève a choisi de mettre en œuvre. On est loin de la secte!
Ainsi, équipes-école, parents, élèves, les acteurs de l’école alternative forment une communauté, dont l’objectif est la réussite globale de l’élève. Elle outille l’élève pour qu’il devienne un citoyen autonome, critique, responsable et engagé. Cette manière de concevoir l’éducation connaît une popularité croissante. Initiatives de parents, dix écoles alternatives sont actuellement en processus de création au Québec. Ces dernières contribuent à offrir un véritable choix aux familles en matière de modèle pédagogique; un choix d’école publique en lien avec leurs valeurs.
Et, madame Larouche, non, être élève dans une école alternative ne signifie pas y dormir, y manger, y vivre en dehors des heures de classe!
Les signataires, Marie-Josée Blanchette, Julie Brosseau, Pierre Chénier, Monique Fournier, Bronja Hildgen, Géraldine Jacquart, Geneviève Tremblay, Dominique Voyer, sont des directions, enseignants et parents membres du conseil d’administration du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ)