Un des objectifs qui est souvent répété par rapport aux enfants tant par des parents, des enseignant.e.s, des politicien.ne.s que par des professeur.e.s en éducation est d’augmenter le taux de diplomation. L’obtention du diplôme est donc considéré comme une garantie qu’un apprentissage a été effectué et est durable à long terme. Ce serait très rassurant si ce serait le cas. Par contre, lorsqu’on regarde le taux d’analphabétisme fonctionnelle au Canada, on se rencontre rapidement que le diplôme ne garantie par l’apprentissage à long terme. En effet, bien que plus de 75% de la population possède un diplôme du secondaire, 52% de la population de 18 à 55 ans est analphabète ou analphabète fonctionnel.le. Cela veut dire que 52% de la population ne soit pas capable de lire ou a de la difficulté à lire un paragraphe complet ou à remplir un formulaire. Ce taux était de 47% il y a une dizaine d’années. Ça fait plusieurs années que je suis familier avec ces statistiques par rapport à la littératie, mais, bien que je crains depuis plusieurs années que l’équivalent se produit par rapport à la numératie, mais jusqu’à tout récemment, je ne réussissais pas à trouver des statistiques sur la numératie. Or, dernièrement, j’ai réussi à en trouver sur le site de Statistique Canada. Selon la recherche, 55% des Canadien.ne.s seraient analphabètes ou analphabètes fonctionnel.le.s au niveau de la numératie. N’étant pas sûr de ce que ca veut dire, j’ai cherché à savoir à quoi pouvait ressembler être analphabète fonctionnel.le au niveau de la numératie. Or, sur le site de Statistique Canada, on peut trouver un exemple de questionnaire qui est distribué pour quantifier ce niveau. Pour répondre au questionnaire, un.e participant.e doit indiquer s’il a de la difficulté à accomplir certaines tâches en lien avec les mathématiques. La liste de tâches inclut des exemples comme être en mesure de faire des additions et de soustractions de base; de lire l’heure sur un horloge; de calculer le change en faisant un achat; d’être capable de prendre une mesure avec une règle… Chacune des tâches ont à peu près ce niveau de difficulté. Or, c’est plus de la moitié des Canadien.ne.s qui auraient de la difficulté avec ce genre de tâches en général et cette statistique provient de Statistique Canada. Le gouvernement, voulant pouvoir attirer des entreprises à s’installer au Canada, n’a aucun intérêt à présenter des chiffres si bas pour demeurer attrayant. Par conséquent, j’ai bien confiance au chiffre. Qu’est-ce que ça veut dire pour l’éducation? Pour ma part, je crois qu’il est fort temps qu’on arrête de se préoccuper du taux de diplomation, car plus de 75% des Canadien.ne.s ont un diplôme. Cela veut donc dire que plusieurs des diplômées canadien.ne.s ont des difficultés majeures avec la numératie. Notre attention devrait donc se porter sur l’apprentissage durable des mathématiques. En ce sens, l’unschooling offre et cherche toutes sortes de possibilités d’apprentissage significatif, par exemple, mesurer en cuisinant, faire du codage…
Marc-Alexandre Prud’homme, éducateur à ML et chargé de cours en éducation