Nous avons inclus des liens vers des informations de qualité a travers ce texte afin de permettre une lecture plus large, pour ceux ou celles qui le souhaites. Merci de votre intérêt.
La question la plus posée en éducation autrement est celle de la socialisation. C’est une bonne question et elle vient souvent de quelqu’un qui songe avec amour au futur de nos petits ainsi que de notre société.
Nous vous offrons ici une douce réponse ainsi qu’un tour de la situation actuelle au Québec.
Les écoles publiques bien organisées présentent un grand bénéfice pour notre société :
- Les jeunes apprennent à vivre avec les autres.
- Les professeurs inspirent et instruisent.
- Les jeunes vivent une variété d’expériences et de situations sociales.
- Les finissants ont un gabarit en commun de connaissances générales et pertinentes.
- Le contrôle de la santé et de la sécurité publique et la collection de statistiques sociales sont simplifiés.
- La mesure de connaissances théoriques entre individus est simplifiée.
- Ce sont des centres communautaires d’explorations et de développements culturels.
L’instruction en famille bien organisée présente un grand bénéfice pour un enfant:
- Il est motivé par ses intérêts et il apprend ainsi plus rapidement, les notions lui apparaissent plus clairement et on note une plus grande rétention de ses apprentissages. Il développe des méthodes d’études plus efficaces à ses façons d’apprendre. (Perspectives on Psychological Science)
- Au Québec, ses parents sont laïques et leurs raisons sont pédagogiques: “..aucune voix religieuse, anti-étatique ou philosophique ne semble dominer le discours des parents-éducateurs québécois…les principaux facteurs à la base de ce choix sont un désir de poursuivre un projet éducatif familial, une objection aux modes d’organisation du système scolaire, une volonté d’offrir de l’enrichissement et un souci du développement socioaffectif des enfants. (Université de Sherbrooke. C. Brabant)
- Il sera bien capable de réintégrer le système scolaire s’il le désire. Selon le Protecteur du citoyen: “Plusieurs études consultées observent que les enfants scolarisés à la maison, au primaire et au secondaire, ont un rythme d’apprentissage et un taux de réussite scolaire équivalents ou supérieurs à ceux des enfants qui fréquentent l’école régulière.”
Plusieurs études spécifiques au Québec sont citées dans ce rapport du Protecteur du Citoyen: La scolarisation à la maison : pour le respect du droit à l’éducation des enfants)
- Son éducation est adapté à ses forces et à ses défis. Il vit un allégement de souffrance du ADD ou de la dyslexie, s’il y a lieu. (Homeschooling for Special Needs, School Psychology Review)
- Il a recours à des matériaux et à des tuteurs de la plus haute qualité, incluant une variété de curricula. (HSLDA, Montrealfamilies.ca, REDAQ Blog: Adressing Some Common Unschooling Concerns)
- Il est plus engagé dans la société, plus satisfait de ses choix pendant sa vie d’adulte, et « life-long learner », Psychology Today, After Summerhill, H. Lucas amazon,ca
La socialisation sous plusieurs angles
La socialisation est le fait d’apprendre à adopter certains comportements et attitudes. D’un point de vue sociologique, l’idée de confier une mission de socialisation à l’école vient du besoin d’assurer une culture commune aux diverses cohortes de jeunes intégrants la vie adulte. D’un point de vue psychologique, le concept de socialisation réfère davantage à la question du développement du savoir-faire chez l’individu afin de se comporter de façon respectueuse et efficace en groupes.
L’école est un milieu permettant de socialiser l’enfant. Cependant, le fait de faire l’école à la maison n’empêche en rien les apprentissages sociaux nécessaires à l’enfant pour bien s’intégrer à la société, ni dans sa culture ou par son comportement. En pratique, c’est plutôt l’inverse.
Une majorité de familles faisant l’école à la maison sont constituées d’au moins un parent avec un niveau d’éducation supérieur, et les jeunes vont à l’école postsecondaire dans plus de 74% des familles. De plus, ces familles font appel aux centres d’exploration scientifique, musées et centres culturels, en grande proportion. (Université de Sherbrooke. C. Brabant, HSLDA (1) , Fraser Institute)
Pour le point de vue psychologique de la socialisation, apprendre à parler avec gentillesse, à attendre son tour, à exprimer ses émotions avec respect se fait dans de nombrables sphères informelles de la vie: activités culturelles, équipe sportive, parc, famille élargie, ainsi que dans des centres d’apprentissage communautaires. (Protecteur du Citoyen)
Il existe un souci que les enfants scolarisés à la maison ne deviennent pas trop isolés, trop endoctrinés aux croyances de leurs parents, et que leurs talents soient reconnus et soutenues. Ce concepte que ca prends un village pour faire croître un enfant est souvent au coeur des décisions en famille. Par contre, quand les choses ne vont pas bien, cela peut s’agir d’un problème social, la “négligence éducative”, sous la veillance des professionnels de la dpj, de nos lois de protection de la jeunesse, et d’orthopédagogues d’expérience. En dehors de ces circonstances rares et complexes, les études concordent depuis plusieurs décennies: les enfants scolarisés à la maison ont d’excellents résultats sociaux. Ils restent confiants, peuvent exprimer leurs besoins et sons citoyens engagés jusqu’à l’âge adulte. (Université de Sherbrooke. C. Brabant, HSLDA (2))
Les centres d’apprentissage, une option parmi d’autres
Parmi d’autres solutions permises par la loi, les centres d’apprentissage représentent une synthèse des bénéfices de la scolarisation à la maison et des bienfaits de l’école publique. Ces centres sont riches de spécialistes passionné.e.s et d’une variété d’expériences et de ressources. Leurs administrateurs répondent promptement aux besoins spécifiques des familles participantes via des processus flexibles et démocratiques, sur lesquels dépend leur capacité de livrer les avantages des deux fonctionnements, ainsi que des services adaptés.
Bien que la nature unique d’une telle organisation doit être préservée pour maintenir son efficacité, il existe plusieurs structures possibles pour l’organisation d’un centre d’apprentissage, presque toutes actives de nos jours au Québec :
- Écoles alternatives publiques (RÉPAQ)
- Écoles alternatives privées, telles que Agile, Montessori, Vertes et Waldorf
- Écoles démocratiques / Écoles libres
- Centres éducatifs des Premières Nations
- Centres d’apprentissage communautaires
- École religieuse jour / en scolarisation à la maison de soir
- Groupes d’entraide
- Dans les centres de sciences/musées/musique/sports, etc.
- À même les écoles locales
- Services adaptés, publics et privés
Grâce aux éducateurs et aux familles qui animent ces centres, nos jeunes ont accès à la panoplie d’options que nos bonnes universités et quelques 200 ans d’écoles alternatives leur proposent. Ceux qui ont la chance d’habiter près d’un centre d’apprentissage peuvent ainsi vivre une éducation et une socialisation de la plus haute qualité.
La situation au Québec : Des zones grises et le Protecteur du citoyen
Au Québec, il est plus difficile qu’ailleurs au Canada, aux États-Unis, ou en Europe de s’assurer d’une vie sociale riche pour nos enfants en scolarisation à domicile. Toujours conscientes du besoin, nos familles forment des groupes d’entraide, avec peu de ressources et peu de certitudes vis-à-vis le respect de leurs droits d’une décision à une autre. Le Protecteur du citoyen a demandé aux membres de notre Assemblée nationale de répondre à ces manques.
La situation un peu bizarre des écoles démocratiques, aussi dites écoles libres, est un exemple d’une situation que la réforme pourra régler. Étant laïcs et souvent conçus par des gens urbains, engagés et éduqués, ces centres répondent particulièrement aux familles qui souhaitent promouvoir la pensée critique, la créativité et l’implication civique d’un jeune. Il y a plus de 300 écoles démocratiques publiques au monde, dont 20 en France, 7 au Canada et plus de 30 en Israël. (IDEA, EUDEC) Les finissants ont des bons résultats (After Summerhill, H Lucas, amazon.ca). Par contre, bien que tous les autres types de centres sur la liste offerte ci-haut existent au Québec, le statut des écoles démocratiques demeure en zone grise. Il n’y a pas d’écoles démocratiques au Québec. Pour être en opération, un centre d’apprentissage doit pouvoir engager des professionnels pour enseigner des ateliers ou des séries de cours, le faire en tenant compte d’une pédagogie bienveillante, et offrir ses services aux familles de toutes situations socio-économiques. De plus, il y a la question de la supervision parentale pour les jeunes enfants (requise, pour l’instant, que pendant les horaires scolaires). Pour illustrer: ces jeunes ne peuvent prendre un cours de mathématiques en groupe seulement qu’en soirées ou pendant les week-ends. Ce sont des complications coûteuses et pas très utiles. (REDAQ Blog: Les écoles démocratiques au Québec)
Heureusement, nous avons cette opportunité de discuter ensemble de ce qu’on veut offrir à nos enfants et à notre futur québécois, ainsi qu’aux gens des Premières Nations qui partagent notre système scolaire. Notre réforme historique se fait dans ces brèves semaines et mois, et de ce fait votre voix sur ces questions est bien importante. En conseils d’administration de parents et d’enseignants, chez nos représentants et intervenants aux commissions scolaires, et parmi nos élites et élus qui se dédient à la question d’éducation à domicile depuis ces derniers mois- plusieurs actions sont possibles et entamées et il y a beaucoup de bonne volonté.
Conclusion
Nous vivons de nos jours une belle chance d’impliquer les gens qui s’intéressent aux expériences éducatives de nos jeunes. La famille, les amis, les voisins et toutes ces ressources de nos communautés, de nos centres d’apprentissage et de nos écoles peuvent ainsi participer à la croissance de tous nos enfants et, par ceux-ci, à la croissance de notre société.
Merci profondément de votre intérêt et pour vos commentaires.
Tammy Mackenzie, tammy@redaq.ca, Christine Perry christine@redaq.ca, Annie Duplessis, annieduplessis@gmail.com
LA RÉFORME : parlons-en!
Voici quelques chemins vers des actions, des discours de la collectivité québécoise en éducation autrement et sur la réforme. (Ainsi vit la démocratie 🙂 )
Actions politiques :
- Envoyer un courriel à votre député pour lui faire part de ce qui vous est important
- Prendre un rendez-vous avec la représentante de la scolarisation à domicile de votre commission scolaire
- Suivre le cheminement et les appels pour commentaires de l’Assemblée nationale
- Discuter à ce sujet avec votre entourage
Actions solidaires :
- Préparer un témoignage vidéo ou écrit pour la période de consultation qui s’approche
- Participer au Symposium de l’AQED les 20 et 21 mai 2017 http://www.congresaqed.org/
- Suivre les actualités et participer aux conversations sur les pages Facebook du RÉDAQ , de l’AQED
- Nous contacter à info@redaq.ca pour trouver un groupe d’entraide local.
- Participer à l’organisation des actions du Rédaq sur le Facebook du RÉDAQ et ses Ami.e.s
- Nous faire part d’autres actions
- Nous faire part de vos commentaires
MERCI